Attraction urbaine chorégraphiée pour 30 interprètes
Durée : 50 min
Spectacle en déambulation
Tout public
Qui sont les Identiques ?
Les IDENTIQUES font partie de la famille des androïdes. Iels n’ont pas de nom propre ; pas d’individualité, pas d’intériorité. Iels ne sont ni heureux, ni malheureux, n’ont pas de point de vue, iels sont une fonction dans un système.
Les IDENTIQUES sont des intelligences artificielles qui savent beaucoup de nous. On les reconnait si on les voit de près, sinon, iels se fondent dans le nombre. Si iels sont seul·es, leur singularité s’invisibilise facilement, mais la plupart du temps, les IDENTIQUES restent en groupe et arpentent la ville dans une chorégraphie parfaitement synchronisée. Quelque chose de mystérieux les unit.
Pour nous parler, Les IDENTIQUES utilisent un écran "bouche parlante” placé devant leur visage : Qui es-tu ? Je suis curieux·se de te connaitre. Toi aussi tu es curieux·se de me connaitre ?
On ne peut pas toujours avoir peur de l’autre. Je sais exactement ce que tu as oublié d’être.
Par leur présence décalée, Les IDENTIQUES questionnent nos comportements et notre rapport à l’autre et rejoignent leurs personnages cousins des séries Real Humans, Black Mirror ou Westworld.
Quel est le propre de l’être humain ? Qu’est-ce qui distingue l’Humain de la machine
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Histoire du projet
En 2000 le Ministère de la Culture commande à des auteur·trices des textes sur la passage à l’an 2000. Jean-Yves Picq écrit la pièce “Babel Ouest est et Centre” qui raconte l’histoire des IDENTIQUES.
En 2002 la cie Les Transformateurs mets en scène ce texte qui tourne en France.
En 2004 la cie propose une variation pour l’espace public avec les comédien·nes de la pièce.
C’est la première version rue des IDENTIQUES. Elle tournera en France et à l’étranger, cette déambulation urbaine est sans texte.
En 2019 la cie recrée la version rue des IDENTIQUES avec la chorégraphe Annette Labry et 6 danseur·ses professionnel.les remplacent les 6 acteur·trices. Le travail chorégraphique s'aiguise, les robots et l'intelligence artificielle sont de plus en plus présents dans notre monde.
Cette version est programmée au Festival Les Invites de Villeurbanne puis joue à Aurillac.
Sa tournée se heurte à la crise Covid.
En 2024, dans le cadre de sa résidence au Conservatoire de Roanne, la cie propose de recréer (pour la troisième fois), toujours avec Annette Labry les IDENTIQUES avec un groupe de 25 amateu·rices (élèves théâtre et danse du Conservatoire) et 2 danseuses professionnelles présentes dans la version 2019.
Le 25 mai, Les IDENTIQUES V30 arpentent les rues du centre ville de Roanne.

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Le mot du metteur en scène Nicolas Ramond
Dans ce spectacle, je m’intéresse à l’intelligence artificielle et aux limites du transhumanisme.
Je propose des machines humaines, je propose de les voir de près, de concrétiser nos imaginations, nos images souvent visuelles, télévisuelles ou littéraires avec un groupe de 30 interprètes danseur·ses professionnel.les et amateur·ices.
Comme dans beaucoup de mes spectacles, ce qui m’intéresse une fois de plus, c’est le dysfonctionnement, celui de l’humain et celui de la machine.
Comment réagit un androïde lorsqu’il rencontre un problème ? Comment sa ligne de codes absorbe-t-elle l’inconnu ? De quoi les androïdes sont-ils curieux ? Et s’il restait soudainement bloqué ?
Et s’il se mettait en boucle ? Finirait-il à la poubelle comme un vieux grille-pain ?
Investir l’espace reste une nécessité, une continuité dans mon travail. C’est donc aux passant.es, aux habitant.es, aux pomeneur·ses d’une rue piétonne, d’un quartier, d’un centre commercial que nous nous adressons.
Le procédé utilisé pour diriger les interprètes dans la rue est simple et efficace : iels sont tous·tes équipé.es d’oreillettes. Annette Labry et moi les dirigeons discrètement, en direct, tout au long de la déambulation. Certaines étapes et chorégraphies sont prévues, écrites, d’autres évènements sont improvisés en fonction de l’instant présent, des situations rencontrées, de la géographie et de l’architecture du parcours.
Les IDENTIQUES V30, c’est l’incarnation, en chair et en os, de nos souvenirs, imaginations et fantasmes de robots. C’est un moment de rencontre, une balade en ville avec des androïdes.
Le mot de la chorégraphe Annette Labry
Le grand enjeu chorégraphique des Identiques est de trouver une certaine finesse de l’étrangeté. Il ne s’agit pas de coller au cliché du robot avec sa gestuelle saccadée et archaïque.
Nous avons à faire à des machines très évoluées. L’interêt est de semer le trouble chez le spectateur.ice et pour cela, les danseur·euses vont travailler plusieurs aspects clés de leur physicalité et du mouvement dansé en général.
La posture, la démarche, le visage neutre, la précision extrême des gestes, suivre un tempo donné vont être au coeur du processus.
Le travail sur l’espace va être également fondamental : comment s’organiser spatialement dans un groupe en déplacement, qui plus est dans un espace public toujours changeant avec ses aléas et ses obstacles ; comment faire “meute” ?
L’objectif est de se constituer en amont de la représentation un langage commun, un vocabulaire chorégraphique qui, grâce au système d’oreillettes, peut être rapidement communiqué et restitué. Un nom de code correspond à une danse, un ensemble de gestes, une façon de marcher ou encore à un mouvement de tête ou une expression de visage.
Comment faire cette action exactement, combien de temps etc... tout cela est décidé à l’avance, ce qui permet d’avoir une consigne soufflée dans l’oreillette et une réaction collective et simultanée au sein du groupe des Identiques.
La magie de l’unisson parfaite opère, l’effet de masse est imparable.
L’expérience pour les participant.es est unique : alors que notre société nous habitue au “faire”, l’Identique apprend la page blanche, à se démunir de tout le superflu, à tous mouvements parasites. Il s’essaie au minimaliste et la neutralité tout en restant dans une précision résistant à toute épreuve.
Le terrain de jeu de la rue amène beaucoup de perturbations possibles et de proximité avec le public. L’enjeu pour les amateur·ices est de tenir une concentration et un personnage quoiqu’il se passe.
La force du collectif est plus que jamais primordiale : aligner son pas, sa personnalité et son entité pour se mettre au service du groupe.
Equipe
Conception et mise en scène > Nicolas Ramond
Chorégraphie > Annette Labry
Texte > Fabienne Swiatly et Nicolas Ramond
Maquillage > Françoise Chaumayrac
Jeu > Emma Dufief, Lisa Magnan​​