LES TRANSFORMATEURS

Théâtre - Création 2024/25

"La bicyclette n'est sortie ni du cerveau d'un savant ingénieur ni de la planche à dessin d'un génial concepteur. Elle est une somme de trouvailles et de bricolages apportés par des artisans ingénieux. Le miracle est qu'une telle somme ait produit un engin d'une telle simplicité."

Jean Bobet

"biclou (mot-valise) c'est une bicyclette qui ne vaut pas un clou."

Jean Personne

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Le "Biclou" ? 

Le fil conducteur du projet BICLOU c'est le vélo. 

Le vélo comme objet de rencontre, comme outil moyen de déplacement, comme outil d'épanouissement, de liberté, de découverte, de voyage et de travail.

Le projet BICLOU c'est un spectacle mais c'est aussi un atelier de réparation ambulant et la volonté de tourner le spectacle en vélo.

​Le spectacle : pièce pour un Mécano,

un vélo et une radio.

Au départ il y a la photo de Robert Doisneau qui montre Jacques Tati dans son costume du facteur de Jour de fête. Tati est planté au milieu d'un espace blanc jonché de pièces de vélo. Il regarde l'objectif l'air de dire "Je ne comprends pas ce qui m'arrive, mon biclou vient de s'effondrer."
Ici, Le Biclou est en tas. Un tas de pièces au centre de la piste de jeu.
En guise de décor, la remorque-maison-atelier du Mécano.
Le public va assister au remontage de ce tas par Le Mécano, personnage solitaire et nomade, qui n’est pas loin d’être lui aussi en morceaux.
Qui reconstruit qui ?
En mettant au coeur du projet Biclou la notion de réparation, la Cie Les Transformateurs continue à explorer et révéler les fragilités de notre époque à travers certains de ces personnages.
"Annette" mettait en scène une enfant porteuse de handicap, "Festum" donne la parole à des monstres,
"Ça marchera jamais"  interroge la notion d’échec par la voix de deux comédiens. 
Le Mécano lui arrive seul le matin, gare sa remorque, sort ses outils et ouvre son atelier de réparation en plein air. Il connait tout du Biclou. Il lui parle. Ils se parlent. Il s’exprime à travers un flux de termes propres à la bicyclette, de chiffres mystérieux, de formules techniques qui sortent en cascade de sa bouche. Et les mots se bousculent, parfois ils s’emboîtent, parfois ça coince, ça se répète, ça bute, ça se déstructure, ça dérape. Mais, qu’il parle ou qu’il chante, le Mécano répare. Sa tête et ses mains se coordonnent avec des gestes rituels, précis qui, eux aussi, selon l’émotion qui envahit Le Mécano, peuvent par instant se dé-rythmer, ripper, rater pour finalement se recoordonner autour de l’axe du pédalier.
Dans son atelier, le Mécano écoute aussi la radio. Comme une fenêtre sonore sur l'extérieur, elle permet de faire entendre, pourquoi pas un extrait de 'L'éloge du carburateur" de Matthew Crawford ou le témoignage d’une aventurière à deux roues. Elle diffuse des musiques aussi bien que des fragments d’entretiens glanés au fil de nos étapes de travail sur le projet Biclou. La radio crée un espace-temps au sein duquel l'activité manuelle et les pensées cohabitent et se répondent.
Restent les questions qui nourrissent nos improvisations, nos répétitions et alimentent l’écriture au plateau du spectacle:
Depuis quand le Mécano a-t-il besoin de recompter chaque jour l'intégralité des pièces de son vélo ?
Pourquoi a-t-il choisi d’être itinérant et de faire la route à vélo ?
Qu’attend-il de ses rencontres ?
Est-ce qu'il rejoint quelqu'un ? Comme dans "Une histoire vraie*" ?
Est-ce qu'il s'éloigne de quelque chose ?
                                                                                                          Nicolas Ramond
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​* film de David Lynch dans lequel un frère traverse les États-Unis en tracteur pour retrouver son frère mourant.